kate:
Apres 18 h dans le car nous arrivons tres to le samedi matin a Trabzon sur la Mer Noir - pour decouvrir que les horaires sont comme a la maison et nous devons attendre lundi pour l'ouverture du consulat iranien... je fais un mauvais geste en me penchant sur le banc dans le jardin sous le consulat et abime un cote.
Au dessus de la ville une jeune femme toute en noir m'offre des tournesols grilles, puis un the... et me donne le nom musulman de 'Maryam' (un plus beau nom pour une fidele? ou peut-etre mieux assorti a Ibrahim?(Sebastien). Apres une premiere nuit sous les pins pres du camp militaire au dessus de la ville, un berger passe avec son peit troupeau et nous dit gentillement aue nous n'avons pas le droit d'etre la. Nous revenons a l'aire de pique-nique et progressons avec la couture de nos capes de laine feutree... activite qui suscite pas mal de curiosite - et avec des gestes nous arrivons a communique un peu. J'aime cette curiosite simple et avenante de gens qui aiment la vie et leur pays - et sans peur expriment une envie de decouvrir l'autre.
Le lundi venu nous avons decouvert les inconvenients du passeport britannique, les epreuves internet en turque... aussi le bonheur de rencontre avec compatriotes au consul. En fin d'apres-midi nous les retrouvons en ville eux avec leurs visas en main, nous un dictionnaire anglais/turque.
A partir de mercredi, il pleut chaque nuit, (un peu le jour aussi)... parfois je souffre de mes incomprehensions avec Sebastien - et en sentant ces premieres petites souffrances aussi dans mon corps je suis reconnaissante pour les temps de preparation dont nous avons beneficier; la pratique 'vipassana' est pour moi appreciable pour transcender ces difficultes.
Plus je suis en Turquie, plus j'aime ce peuple chaleureux, honnete, tellement humain. Je ne me suis jamais senti si bien en ville... comme si ici le rayonnement humain compensait le bruit et cahut des engins et artifices de la ville. Mais j'ai aussi toujours un peu peur pour eux, pour nous; peuvent-ils maintenir leur humanite face au developpement industriel galopant qui devale les montagnes?
La veille de notre depart de Trabzon nous nous sommes ballade vers, nous le croyions, la campagne... mais ce que je croyais etre seulement 4 immeubles un peu isoles s'est avere etre l'entree sur une nouvelle cite. Une 50aine d'immeubles (jusqu'a 14 etages), tres pimpants, peut-etre la 1/2 ou plus deja habites et encore d'autres en voie de construction. Avec nouveaux magasins en dessous - supermarches, centres de 'fitness' ou de beaute, centre 'playstation' - avec tout cela je me sens quelque peu nauseeuse, horrifiee... aue pourront faire autant de gens tasses les uns sur les autres? Quel sens pourront-ils trouve a leur vie? Je crois voir devant moi l'utilisation massive du vide, du steril ... terreau ou des personnes peuvent devenir des 'consommateurs'.
Le lendemain je retourne a la nouvelle cite pour consulter internet - comme un poisson pris dans le meme filet - et voila que l'autorisation pour le visa m'est accorde...
Sauf que, au consulat nous sommes refoules avec une demande que Sebastien aussi fait sa demande par internet et que tous les deux il nous faux des empreintes certifies par la police - la femme a l'accueil est tres genee et gentille, mais ne peut rien.
Je sens des larmes de decouragement qui montent... apres 10 jours d'attente nous n'avons pas envie de recommencer, surtout vu l'incertitude quant aux resultats... Nous avons fait des recherches pour passer par les pays du nord - ca nous parait pas sense, surtout avec mon passeport.
Sebastien nous trouve des vols a partir d'Istanbul, et c'est repartit pour les 18 h de bus... juste avant la pluie! Le car est plein a craque, pas facile a trouver son confort (ma cote en voie de guerison est bien d'accord!). Il y a aussi parmi les passagers 2 toute petites filles qui font tout le trajet avec beaucoup de gentillesse.
Mercredi 19 Istanbul: j'apprecie l'arrivee a une auberge avec dortoir tres confortable pres de Sultanamet. Je savoure une bonne douche chaude..mmmm! ... et Sebastien part a la recherche d'une guitalele - et trouve une tres belle.
Le soir nous chantons aupres de la mer avant que je me couche...
et Sebastien profite de la ville, et rencontre Gibril venu d'une autre ville en recherche de travail pour faire vivre sa famille - il recoit 2-3 euros par jour a travailler dans un restaurant (meme pas de quoi acheter des legumes pour une famille), il fait proche de zero la nuit et il dort sur un banc.
Jeudi 20 Tot le matin sortant de la mosque bleue, nous voyons Gibril sur son banc... C'est la premiere fois que je vois ca en Turquie, et je n'ai vu que 2 fois qq'un a mendier.
Nous prenons 2 bols de soupe chaude, et au retour voyons 2 hadiths affiches avec traduction en anglais
'Si tu ne crois pas en DIEU tu ne peux pas aller au paradis. Tant que vous vous n'aimerez pas les uns les autres, vous ne pourrez pas croire'
'Le meilleur des humains est celui qui est benefique pour les gens'
Quelques minutes apres nous voyons qq'un qui fait un feu de papier aupres d'un monument.... et c'est Gibril qui tremble de froid et cherche a se rechauffer... toujours portant son doux sourire fraternelle. Nous trouvons un banc ou les premiers rayons du soleil commencent a tomber en contrepartie du vent froid... et avec l'aide de la petite guitar nous nous rechauffons les coeurs ensemble.
En partant j'ai l'impression que, tout doucement, je suis confrontee a tout ce qui me faisait le plus peur en entreprenant ce voyage - y inclus la peur de me sentir demunie face a la misere d'autrui et l'injustice du monde.
Aujoud'hui je me sens reconnaissante pour un moment d'humanite profond recu ce matin avec un homme qui porte le nom d'un arc-ange.
Vendredi 21 (qqs heures avant notre depart vers Chennai, Inde) Nous gardons contact avec Ekta Parishad pour la suite...
Nous suivons les evolutions aussi de la Jan Samwad Yatra (pelerinage du peuple par jeep)... et esperons les rejoindre a Pondichery le 29 oct - et construire avec Rajagopal un program pour notre sejour en Inde.
Apres 18 h dans le car nous arrivons tres to le samedi matin a Trabzon sur la Mer Noir - pour decouvrir que les horaires sont comme a la maison et nous devons attendre lundi pour l'ouverture du consulat iranien... je fais un mauvais geste en me penchant sur le banc dans le jardin sous le consulat et abime un cote.
Au dessus de la ville une jeune femme toute en noir m'offre des tournesols grilles, puis un the... et me donne le nom musulman de 'Maryam' (un plus beau nom pour une fidele? ou peut-etre mieux assorti a Ibrahim?(Sebastien). Apres une premiere nuit sous les pins pres du camp militaire au dessus de la ville, un berger passe avec son peit troupeau et nous dit gentillement aue nous n'avons pas le droit d'etre la. Nous revenons a l'aire de pique-nique et progressons avec la couture de nos capes de laine feutree... activite qui suscite pas mal de curiosite - et avec des gestes nous arrivons a communique un peu. J'aime cette curiosite simple et avenante de gens qui aiment la vie et leur pays - et sans peur expriment une envie de decouvrir l'autre.
Le lundi venu nous avons decouvert les inconvenients du passeport britannique, les epreuves internet en turque... aussi le bonheur de rencontre avec compatriotes au consul. En fin d'apres-midi nous les retrouvons en ville eux avec leurs visas en main, nous un dictionnaire anglais/turque.
A partir de mercredi, il pleut chaque nuit, (un peu le jour aussi)... parfois je souffre de mes incomprehensions avec Sebastien - et en sentant ces premieres petites souffrances aussi dans mon corps je suis reconnaissante pour les temps de preparation dont nous avons beneficier; la pratique 'vipassana' est pour moi appreciable pour transcender ces difficultes.
Plus je suis en Turquie, plus j'aime ce peuple chaleureux, honnete, tellement humain. Je ne me suis jamais senti si bien en ville... comme si ici le rayonnement humain compensait le bruit et cahut des engins et artifices de la ville. Mais j'ai aussi toujours un peu peur pour eux, pour nous; peuvent-ils maintenir leur humanite face au developpement industriel galopant qui devale les montagnes?
La veille de notre depart de Trabzon nous nous sommes ballade vers, nous le croyions, la campagne... mais ce que je croyais etre seulement 4 immeubles un peu isoles s'est avere etre l'entree sur une nouvelle cite. Une 50aine d'immeubles (jusqu'a 14 etages), tres pimpants, peut-etre la 1/2 ou plus deja habites et encore d'autres en voie de construction. Avec nouveaux magasins en dessous - supermarches, centres de 'fitness' ou de beaute, centre 'playstation' - avec tout cela je me sens quelque peu nauseeuse, horrifiee... aue pourront faire autant de gens tasses les uns sur les autres? Quel sens pourront-ils trouve a leur vie? Je crois voir devant moi l'utilisation massive du vide, du steril ... terreau ou des personnes peuvent devenir des 'consommateurs'.
Le lendemain je retourne a la nouvelle cite pour consulter internet - comme un poisson pris dans le meme filet - et voila que l'autorisation pour le visa m'est accorde...
Sauf que, au consulat nous sommes refoules avec une demande que Sebastien aussi fait sa demande par internet et que tous les deux il nous faux des empreintes certifies par la police - la femme a l'accueil est tres genee et gentille, mais ne peut rien.
Je sens des larmes de decouragement qui montent... apres 10 jours d'attente nous n'avons pas envie de recommencer, surtout vu l'incertitude quant aux resultats... Nous avons fait des recherches pour passer par les pays du nord - ca nous parait pas sense, surtout avec mon passeport.
Sebastien nous trouve des vols a partir d'Istanbul, et c'est repartit pour les 18 h de bus... juste avant la pluie! Le car est plein a craque, pas facile a trouver son confort (ma cote en voie de guerison est bien d'accord!). Il y a aussi parmi les passagers 2 toute petites filles qui font tout le trajet avec beaucoup de gentillesse.
Mercredi 19 Istanbul: j'apprecie l'arrivee a une auberge avec dortoir tres confortable pres de Sultanamet. Je savoure une bonne douche chaude..mmmm! ... et Sebastien part a la recherche d'une guitalele - et trouve une tres belle.
Le soir nous chantons aupres de la mer avant que je me couche...
et Sebastien profite de la ville, et rencontre Gibril venu d'une autre ville en recherche de travail pour faire vivre sa famille - il recoit 2-3 euros par jour a travailler dans un restaurant (meme pas de quoi acheter des legumes pour une famille), il fait proche de zero la nuit et il dort sur un banc.
Jeudi 20 Tot le matin sortant de la mosque bleue, nous voyons Gibril sur son banc... C'est la premiere fois que je vois ca en Turquie, et je n'ai vu que 2 fois qq'un a mendier.
Nous prenons 2 bols de soupe chaude, et au retour voyons 2 hadiths affiches avec traduction en anglais
'Si tu ne crois pas en DIEU tu ne peux pas aller au paradis. Tant que vous vous n'aimerez pas les uns les autres, vous ne pourrez pas croire'
'Le meilleur des humains est celui qui est benefique pour les gens'
Quelques minutes apres nous voyons qq'un qui fait un feu de papier aupres d'un monument.... et c'est Gibril qui tremble de froid et cherche a se rechauffer... toujours portant son doux sourire fraternelle. Nous trouvons un banc ou les premiers rayons du soleil commencent a tomber en contrepartie du vent froid... et avec l'aide de la petite guitar nous nous rechauffons les coeurs ensemble.
En partant j'ai l'impression que, tout doucement, je suis confrontee a tout ce qui me faisait le plus peur en entreprenant ce voyage - y inclus la peur de me sentir demunie face a la misere d'autrui et l'injustice du monde.
Aujoud'hui je me sens reconnaissante pour un moment d'humanite profond recu ce matin avec un homme qui porte le nom d'un arc-ange.
Vendredi 21 (qqs heures avant notre depart vers Chennai, Inde) Nous gardons contact avec Ekta Parishad pour la suite...
Nous suivons les evolutions aussi de la Jan Samwad Yatra (pelerinage du peuple par jeep)... et esperons les rejoindre a Pondichery le 29 oct - et construire avec Rajagopal un program pour notre sejour en Inde.