Muniguda est une petite bourgade situee en pays majoritairement tribal, une region ou de magestueuses montagnes s’elevent avec la pleine a leur pied. Ici, au ‘sommet des montagnes’, vivent les Dongaryas, consideres comme tribu primitive, avec leur propre langage, culture, mode de vie... Nous sommes venus ici avec l’intention de rencontrer les populations tribales car nous croyons qu’ils ont beaucoup a nous apprendre dans notre recherche d’une vie plus simple, plus en harmonie les uns avec les autres et avec l’ensemble du vivant.
Aussi , aujourd’hui, nous sommes alle visiter un premier village dans la pleine au pied de la montagne, pas tres loin de la ville. Nous sommes accompagnes par Thomas, un jeune chretien que nous avons rencontre ‘par hazard’ et qui parle anglais, Kamulu, son acolyte qui conduit la moto, et Prahalan, un employe de la NGO Sardha qui nous accueille dans ses locaux. C’est village ou Prahalan travaille, il nous presente brievement quelques habitants tandis que nous deambulons dans le village. Je suis surpris de voir tous les toits en tole ondulee plutot qu’en chaume. J’apprends quelles sont fournies par le gouvernement. Le gouvernement fournit aussi gratuitement les televiseurs, l’acces au reseau electrique, la route, l’ecole...
Nous sortons du village en pregnant un chemin qui se faufile entre arbres et buissons tout en jouant a cache cache avec une petite riviere: la nature est tres presente, le calme et la beaute du paysage sont pour moi une bouffee d’air car en general, je souffre du bruit, notament les klaxons intempestifs, et de la pollution, la plus visible etant celle des plastiques, je souffre de ne plus arriver a entendre le chant de la Vie.
Arrives dans une mangueraie, une conversation s’engage avec Prahalan au sujet de son travail ici. Il nous parle de la necessite de developpement et d’education. Peu a peu nous comprenons que l’intention, celle de Prahalan qui est lui meme d’origine tribal, celle de l’association Sardha pour qui il travaille, celle du gouvernement qui assiste et subventionne, est d’assimiler les populations tribales dans la civilisation du developpement industriel et ca nous fait mal. Finalement nous allons visiter l’ecole toute recente. L’instituteur nous accueille avec joie et nous sentons son enthousiasme. Il nous fait visiter les locaux, nous rencontrons les eleves, pour la plupart il vienne de village plus recules et sont ici en pension. Me reviens l’histoire de mon pere et de sa souffrance d’etre place en pension loin de la famille des l’age de huit ans et mon coeur se serre de voir tous ces enfants regroupes entre ces murs, leur vie comme en suspend, en transit vers un monde sans ame.
Sardha, la NGO qui nous accueille oeuvre aupres des populations ‘defavorises’, autrement dit en marge du systeme. Ses travailleurs sociaux ont pour mission de sensibiliser la population au normes d’hygiene et a l’utilisation de la medicine allopathique avec notament la distribution de sirop, de promouvoir la constitution de groupes d’entraide autour d’une activite economique locale, de verifier que l’aide gouvernementale arrive bien aux interresses et ne reste pas aux mains des intermediaires qui s’y interesse , bref de favoriser l’insertion. Encore une facon de leur venir en aide est de leur distribuer de la nourriture. Il s’agit d’une sorte de farine mixte constituee d’un mélange de cereale, legumineuse et noix broyees. En regardant sur le paquet, nous lisons la marquee VEDANTA FOUNDATION. Ici le nom “Vedanta” est connu comme le nom de la multinationnale qui a commence il y a quelques annees a exploiter le sous-sol de la montagne Nyomgiri pour en extraire la bauxite qui, une fois raffinee fourni un aluminium de haute qualite utilisable pour la fabrication d’avions et de missiles. Cette enterprise, dont l’activite est actuellement en suspend, a déjà cause d’enormes degats et menace la vie des Dongaryas qui vivent en symbiose avec la montagne, cette montagne qu’il reconnaissent sacree (oui, il ont encore cette connaissance vecue que toute la nature est sacree, connaissance que nous avons oubliee pour le profit). Nous nous interrogeons sur un lien eventuel entre la farine distribuee, Vedanta Foundation, Vedanta Aluminium, l’exploitation de la montagne? Nous interrogeons Sukant, le secretaire de Sardha: il nous dit que s’est une oeuvre charitative qui n’a rien a voir avec Vedanta aluminium. En cherchant sur internet, nous decouvrons vite le Poteau rose: le president de Vedanta Foundation est aussi un administrateur de Vedanta Aluminium et Vedanta foundation est presentee comme etant “le bras philanthropique de Vedanta Aluminium”! “le bras Philanthropique”, cela en dit long sur l’intention cache de cette oeuvre qui promeu le developpement. Et si la population accepte, bon gre mal gre, le developpement alors tous le monde aura sa part du gateau, les plus gros la plus grosse et les plus petit les plus petit bouts (sauf ceux qui reussissent qui pourons avoir un plus gros bout).
Rajagopal, dans la derniere News Letter d’Ekta Parishad, souligne combien le mot “developpement” est aujourd’hui en Inde comme un mantra. Effectivement, les personnes que nous avons rencontre dans les different villages que nous avons visite ou bien dans celui ou nous avons sejourne voient le developpement et en particulier “l’education” comme la seule porte de sortie de cette situation dans laquelle ils sont: broyes.
Un messie du nom de developpement
Tous les yeux (ou presque) sont tournes vers lui. Tous (ou presque) attendant de lui leur nourriture. Il est l’espoir de tout un peuple. Du plus riche aux plus pauvres, tous (ou presque) sont happes dans ce gigantesque raz de maree qui promet prosperite et bonheur a ceux qui reussissent, ceux qui gagnent, et le mirage d'une porte de sortie a ceux qui sont perdants, qui portent le poids des autres. Aujourd'hui cette corne d'abondance du developpement retenti de par le monde et sa chanson a seduit les peuples de la Terre. Certes cette chanson n'est pas nouvelle, nous la chantons depuis la nuit des temps, depuis que nous avons commence a prendre, et aprendre a prendre, et vraissemblablement nous la chanterons jusqu'a la fin des temps. Et meme si aujourd'hui cette fin se fait sentir, nous n'avons pas d'autre recours que de chanter plus fort, en esperant chanter ainsi le plus longtemps possible, en esperant un developpement durable. Qui saurait renoncer au benefice de l'iniquite tapis dans l'ombre de notre inconscience volontaire? Qui saurait risquer sa vie pour sortir de ce jeu de pouvoir ou celui qui domine a l'avantage d'etre moins domine?
Nous pillons la Terre, nous massacrons le vivant, nous nous consumons dans ce feu d'artifice. le developpement finira laissant la Terre exangue, alors peut-etre entendrons-nous de sous les cendres le chant de la Vie.
Aussi , aujourd’hui, nous sommes alle visiter un premier village dans la pleine au pied de la montagne, pas tres loin de la ville. Nous sommes accompagnes par Thomas, un jeune chretien que nous avons rencontre ‘par hazard’ et qui parle anglais, Kamulu, son acolyte qui conduit la moto, et Prahalan, un employe de la NGO Sardha qui nous accueille dans ses locaux. C’est village ou Prahalan travaille, il nous presente brievement quelques habitants tandis que nous deambulons dans le village. Je suis surpris de voir tous les toits en tole ondulee plutot qu’en chaume. J’apprends quelles sont fournies par le gouvernement. Le gouvernement fournit aussi gratuitement les televiseurs, l’acces au reseau electrique, la route, l’ecole...
Nous sortons du village en pregnant un chemin qui se faufile entre arbres et buissons tout en jouant a cache cache avec une petite riviere: la nature est tres presente, le calme et la beaute du paysage sont pour moi une bouffee d’air car en general, je souffre du bruit, notament les klaxons intempestifs, et de la pollution, la plus visible etant celle des plastiques, je souffre de ne plus arriver a entendre le chant de la Vie.
Arrives dans une mangueraie, une conversation s’engage avec Prahalan au sujet de son travail ici. Il nous parle de la necessite de developpement et d’education. Peu a peu nous comprenons que l’intention, celle de Prahalan qui est lui meme d’origine tribal, celle de l’association Sardha pour qui il travaille, celle du gouvernement qui assiste et subventionne, est d’assimiler les populations tribales dans la civilisation du developpement industriel et ca nous fait mal. Finalement nous allons visiter l’ecole toute recente. L’instituteur nous accueille avec joie et nous sentons son enthousiasme. Il nous fait visiter les locaux, nous rencontrons les eleves, pour la plupart il vienne de village plus recules et sont ici en pension. Me reviens l’histoire de mon pere et de sa souffrance d’etre place en pension loin de la famille des l’age de huit ans et mon coeur se serre de voir tous ces enfants regroupes entre ces murs, leur vie comme en suspend, en transit vers un monde sans ame.
Sardha, la NGO qui nous accueille oeuvre aupres des populations ‘defavorises’, autrement dit en marge du systeme. Ses travailleurs sociaux ont pour mission de sensibiliser la population au normes d’hygiene et a l’utilisation de la medicine allopathique avec notament la distribution de sirop, de promouvoir la constitution de groupes d’entraide autour d’une activite economique locale, de verifier que l’aide gouvernementale arrive bien aux interresses et ne reste pas aux mains des intermediaires qui s’y interesse , bref de favoriser l’insertion. Encore une facon de leur venir en aide est de leur distribuer de la nourriture. Il s’agit d’une sorte de farine mixte constituee d’un mélange de cereale, legumineuse et noix broyees. En regardant sur le paquet, nous lisons la marquee VEDANTA FOUNDATION. Ici le nom “Vedanta” est connu comme le nom de la multinationnale qui a commence il y a quelques annees a exploiter le sous-sol de la montagne Nyomgiri pour en extraire la bauxite qui, une fois raffinee fourni un aluminium de haute qualite utilisable pour la fabrication d’avions et de missiles. Cette enterprise, dont l’activite est actuellement en suspend, a déjà cause d’enormes degats et menace la vie des Dongaryas qui vivent en symbiose avec la montagne, cette montagne qu’il reconnaissent sacree (oui, il ont encore cette connaissance vecue que toute la nature est sacree, connaissance que nous avons oubliee pour le profit). Nous nous interrogeons sur un lien eventuel entre la farine distribuee, Vedanta Foundation, Vedanta Aluminium, l’exploitation de la montagne? Nous interrogeons Sukant, le secretaire de Sardha: il nous dit que s’est une oeuvre charitative qui n’a rien a voir avec Vedanta aluminium. En cherchant sur internet, nous decouvrons vite le Poteau rose: le president de Vedanta Foundation est aussi un administrateur de Vedanta Aluminium et Vedanta foundation est presentee comme etant “le bras philanthropique de Vedanta Aluminium”! “le bras Philanthropique”, cela en dit long sur l’intention cache de cette oeuvre qui promeu le developpement. Et si la population accepte, bon gre mal gre, le developpement alors tous le monde aura sa part du gateau, les plus gros la plus grosse et les plus petit les plus petit bouts (sauf ceux qui reussissent qui pourons avoir un plus gros bout).
Rajagopal, dans la derniere News Letter d’Ekta Parishad, souligne combien le mot “developpement” est aujourd’hui en Inde comme un mantra. Effectivement, les personnes que nous avons rencontre dans les different villages que nous avons visite ou bien dans celui ou nous avons sejourne voient le developpement et en particulier “l’education” comme la seule porte de sortie de cette situation dans laquelle ils sont: broyes.
Un messie du nom de developpement
Tous les yeux (ou presque) sont tournes vers lui. Tous (ou presque) attendant de lui leur nourriture. Il est l’espoir de tout un peuple. Du plus riche aux plus pauvres, tous (ou presque) sont happes dans ce gigantesque raz de maree qui promet prosperite et bonheur a ceux qui reussissent, ceux qui gagnent, et le mirage d'une porte de sortie a ceux qui sont perdants, qui portent le poids des autres. Aujourd'hui cette corne d'abondance du developpement retenti de par le monde et sa chanson a seduit les peuples de la Terre. Certes cette chanson n'est pas nouvelle, nous la chantons depuis la nuit des temps, depuis que nous avons commence a prendre, et aprendre a prendre, et vraissemblablement nous la chanterons jusqu'a la fin des temps. Et meme si aujourd'hui cette fin se fait sentir, nous n'avons pas d'autre recours que de chanter plus fort, en esperant chanter ainsi le plus longtemps possible, en esperant un developpement durable. Qui saurait renoncer au benefice de l'iniquite tapis dans l'ombre de notre inconscience volontaire? Qui saurait risquer sa vie pour sortir de ce jeu de pouvoir ou celui qui domine a l'avantage d'etre moins domine?
Nous pillons la Terre, nous massacrons le vivant, nous nous consumons dans ce feu d'artifice. le developpement finira laissant la Terre exangue, alors peut-etre entendrons-nous de sous les cendres le chant de la Vie.
joli blog
RépondreSupprimerbon continuation